1. |
||||
J’sais qu’j’ai pas l’profil du typique hiphoppeur
J’ai pas l’look des types qui s’trouvent sur tes posteurs
Mais c’te genre de situation m’fait pas peur
J’sais qu’pour autant j’pas un imposteur
Comme toi, j’rêve d’sortir l’rap queb d’sa torpeur
J’sais, rêve d’aller loin, sans moyens, comme l’auto-stoppeur
Mais j’sais aussi qu’c’t’à force d’troquer ses rêves qu’l’homme s’meurt
Donc j’préfère 100X c’défi qu’d’être cause d’ma propre heure
Comme toi, j’déteste c’qui s’fait dans la pop à c’t’heure
C’pourquoi j’proteste et avec la North Corp j’opère
Loin des groupes qui sans t’connaître insultent pis s’moquent d’ta mère
Moi j’reste un puriste, j’t’offre que du stock casher
Comme toi, j’déteste tous ceux qui abusent d’leurs propres frères
Ceux qui exploitent la misère, du Maroc au Cap-Vert,
Ces riches et puissants, qui sans rien faire, récoltent cher
Sur le dos d’gens simples qui mordent poussière
Comme toi, j’déteste les politiciens genre p’tits coqs fiers
Ceux qui, pour d’mauvais prétextes, concoctent d’atroces guerres
Parce que j’sais qu’c’t’à force d’injustices qu’l’état du globe dégénère
C’t’à cause d’eux qu’peu à peu, le planétaire ordre s’perd
Comme toi, j’bosse fort pour qu’mes textes soient classés hors pairs
Comme toi, j’ai commencé sans rien, sans trop d’savoir-faire,
Comme toi, j’bosse fort parce qu’il fait froid dehors frère
Et parce que, comme toi, j’aime bien, d’temps à autre, boire une bonne bière
|
||||
2. |
||||
Le thème de c’t’album c’est l’exil
Les Rêveries du rimeur solitaire, c’t’une évasion de c’monde vil,
Le thème ici c’est la marginalité d’gens qui mordent pas à l’appât
Ras-l’bol d’l’apparat, j’sais pas pour toi, mais c’monde n’m’aura pas
J’me réfugie comme des milliers d’songeurs dans c’pe/ra
Quand j’sors, j’côtoie les mêmes paysages mais sans m’trouver au même endroit
Mon lieu d’prédilection c’est c’monde parallèle
Celui qui s’trouve parmi tous, mais où le futile sommeille
Une parcelle d’mon être reste sur Terre tandis qu’mon être spirituel s’éveille
Rien à faire d’c’matériel, comme dit Samm, ton monde n’est qu’mirage
Si tu t’y plais change de disque
Vu qu’c’t’album est pour les vrais songeurs, genre les artistes puristes
Après avoir affronté l’froid d’c’monde vide j’me r’situe
Si t’es du même endroit on s’comprend, même sans s’être vu de visu
Qu’est-ce qu’un nom, un visage autre qu’une convention, une paroi?
Si t’es du même monde on s’connaît même sans s’être parlé d’vive voix
J’te souhaite la bienv’nue dans c’monde parallèle
Où les apparences n’sont qu’mirages
Où la substance s’libère du superficiel
Où les images fondent
Où l’artificiel disparaît et n’fait plus figure d’obstacle ou d’barrage
Comme l’ont dit tant d’autres, si tu l’peux take the money and run
Avant qu’c’monde t’détruise cours, avant qu’on t’grille c’qui t’reste d’neurones
À coup d’programmes télé imbéciles, de martèlement d’opinions puériles,
D’nivellement vers le bas et d’louanges d’vie facile
Refrain
J’te souhaite la bienv’nue dans c’monde parallèle…
C’est mon monde…
Le thème ici, c’est l’évasion
Comme tant d’autres, j’ai rien à faire d’être au diapason d’c’monde
Les normes, les règles, n’sont bonnes qu’pour les hommes sans fond
Loin d’l’envie d’me hisser au sommet
J’rêve plutôt d’troquer ma monnaie contre un truc sans prix
J’t’en quête d’la bonne vie, mais dans c’t’environn’ment hostile c’pas donné
Tant d’superficialité qui d’toutes parts, m’assaille,
Si les gens prenaient seulement l’temps d’observer
S’arrêtaient pour s’questionner
Mais à construire leurs mirages, sont trop occupés
Quartiers huppés, baraque classe, le cercle fermé d’la haute société
Merde tout ça c’est qu’du vent
J’cherche du lourd, de quoi à m’mettre sous la dent
Comme Diogène, j’cherche des hommes, des vrais, parmi tous ces morts vivants
D’où c’te refuge dans l’monde parallèle
Pendant qu’l’Occident bat d’l’aile, c’monde tranquillement s’élève
Des songeurs d’partout s’exilent,
Cherchent asile dans c’monde virtuel
Lieu abstrait, mais tout d’même réel…
C’est l’monde parallèle
Refrain
|
||||
3. |
Aux âmes perdues
06:09
|
|||
Comme lui qui parmi tant n’aura jamais pris goût à la vie
Aujourd’hui 30 ans et n’a encore rien compris
Cherche toujours dans l’obscurité dense la flamme d’une bougie
Ce soir décide de n’pas attendre qu’les anges viennent à lui
Comme elle qui n’a jamais connu l’amour et son si grand feu
Dont l’reflet, dans l’miroir, faisait baisser même ses yeux
Elle allait seule où tous allaient à deux
Son cœur rempli n’aura jamais servi
Meurt une larme à l’œil seule dans son lit
Comme lui qui adolescent portait dans l’sang un peu trop d’haine
Décida un jour dans une pensée dingue de sortir le flingue
Un coup ou deux d’trop qui fait d’lui une menace pour la vie
On l’enferme aujourd’hui pour plus qu’la société s’méfie d’lui
Refrain
C’pour les âmes perdues
Ceux qui ont gâché leur vie
C’pour les âmes perdues
Qui ont été lâches face à vie
C’pour les âmes perdues
Qui affrontent malchance dans leur vie
C’pour les âmes perdues
C’est pour les âmes perdues, sur c’texte renaissent puis disparaissent
Mon visage porte trop d’mélancolie sans qu’ça paraisse
Trop d’fois j’marche la nuit dans les rues la tête basse
Trop d’alcool dans l’sang, quitte à tenter d’oublier
Mais ça fait qu’accentuer mon mal de vivre
J’dirais plutôt mon mal de mourir
Moi partir dans l’oubli, c’est si loin, pourtant si près
Le monde sur mon chemin
Tombent comme les gouttes de pluie en une triste journée d’automne
J’me borne à croire parce que c’est tout c’que j’ai merde
Poussé à croire juste parce qu’il faut croire
J’dois rester fort malgré le fait que j’suis l’pire des faibles
Faiblesse qui vient du fait que j’t’insignifiant donc méfiant
Sur cet air mélancolique sifflant
Bientôt âme perdue, bientôt méconnu
Bientôt éteint et disparu dans les oubliettes du temps
Bientôt dans l’univers où les minutes s’figent
Où déjà tombés, les heures nous donnent plus l’vertige
Non, pensif sur cet air, j’espère qu’ma vie ne s’ra pas des leurs
Sinon mes pleurs sur cette Terre n’auront été que futiles
Pourtant la différence entre ces âmes et moi reste subtile
Et celle dans les actes de notre vivant aussi
C’pourquoi j’me méfie, face à la vie j’me méfie
J’veux pas qu’un jour on r’prenne ma chanson
Avec en plus mon nom qui y soit inscrit…
Comme âme perdue
Refrain
Comme lui qui est assis sur un banc d’parc en attendant
En attendant quoi? En attendant qu’le simple jour passe
Le jour puis l’mois puis finalement une année complète
Il vit au jour le jour avec seul souci son estomac
Comme lui qui devait naître, mais qui n’aura jamais vu l’jour
Sa mère n’avait pas une belle vie à offrir, Dieu lui était sourd
À court de moyens, c’pourquoi il n’a pas droit à son tour
Son unique passage sur Terre aura été des plus courts
Comme elle qui naît portant en son sang une maladie grave
Sachant qu’elle connaîtra une mort prématurée, brave la vie
Envie les autres qui malgré leur chance s’plaignent en abondance
Mais reste forte face au destin qui peu à peu l’emporte
Refrain
|
||||
4. |
Entre 2 soucis
02:54
|
|||
C’est sur ce beat jazzy, entre 2 temps, que j’pose ce 4 temps
Entre 2 soucis, j’prends l’temps, j’m’assis, j’me rassasie
Chaque jour pressé par le temps, j’prends c’moment pour voir clairement
J’prends cette pause pour profiter d’une dose de l’instant présent
Un r’gard sur le monde, en premier lieu tout m’paraît immonde
Une odeur nauséabonde m’inonde, j’crois qu’la terre s’effondre
L’homme dort tranquille, s’il savait l’tort que causaient ses villes,
Sa science et sa parole mêlées aux vices dont il est l’serf vil
Cette pensée m’anime, mais impuissant j’crois qu’elle me déprime
C’est l’cas d’trop d’périls ici, à la longue, on devient stérile
Le passé déteint, tous atteints, pris dans son remous
C’t’avec dégoût qu’j’abandonne, mais j’sais qu’j’oublierai demain
Demain d’autres soucis m’auront atteint, pour l’instant c’est loin
Durant cette pensée l’temps s’fige, il me semble sans fin
Mais c’est bien, cette pause m’est hospitalière, me libère,
La merde journalière, les soucis, s’fondent dans la matière
Entre rêves et pensées, j’y trouve une trêve aux moments passés
Aux inquiétudes d’une vie vite passée qui jamais n’s’arrête
Dépassé par tout c’bordel, j’investis dans c’que j’respecte
J’crée, j’bouge, j’fais d’quoi d’ma vie, sur le monde j’m’ouvre
J’move, mais trop d’fois, j’sais pu dans quel sens aller
Comme l’a déjà dit Tom, le monde est vaste comme vallée
Trop d’chemins parmi lesquels j’dois choisir
Mais, putain, pour une fois, ouais, j’arrête de courir
J’ignore un instant les soucis d’où j’grandis,
Une Terre meurtrie, mal pétrie par notre propre industrie,
J’me laisse aux plaisirs futiles, voire même inutiles
Sorte d’asile à toute cette pression extérieure, c’par moi-même qu’j’m’exile
|
||||
5. |
C'foutu vide (nihilisme)
04:41
|
|||
C’est l’vide tout autour,
Les gens passent, s’effacent sans trop voir clair
Pour toucher la Vérité, j’vois trop d’détours
Toute une vie à tourner autour du pot m’laisse c’goût amer
J’veux juste vivre, mais j’manque d’air
Incapable d’avancer dans c’te pénombre, j’veux faire mes prières
Rien n’me r’tient ici, juste ma femme et mes frères
Rien n’m’attire ici, au milieu d’merdes c’est normal que j’me perds
Rien n’vaut la peine ici, personne croit en d’quoi d’plus grand qu’eux
C’est chacun construit sa bulle et dans c’monde désuni, on perd d’vue c’qu’y a d’mieux
J’avoue qu’c’est cliché, mais r’garde bien c’qui s’germe dans mes yeux
C’tout notre monde qui s’effrite, c’qui en résulte c’t’un immense vide
D’mande-toi pas pourquoi tant d’jeunes abandonnent et s’suicident
Tout ça s’passe direct live sous nos yeux, mais plus personne ne bouge, ose
Non plus personne lutte pour les bonnes causes
Tout l’monde s’criss de l’autre,
On est heureux autant qu’on s’trouve une belle piaule
Moi j’trouve qu’c’t’une belle joke
On gaspille notre vie comme d’autres le cash dans la coke
Moi j’voudrais tant qu’on puisse remonter la côte
Mais quand même, faut pas juste mettre la faute sur les autres
On est une génération d’salon, fatigués d’rien faire,
Mais trop paresseux pour s’bouger l’cul donc on n’fait qu’tourner en rond
À force d’rien foutre, on sent le besoin d’se r’trouver dans l’feu d’l’action
Donc on passe des nuits blanches à glander, à rapper, ou à planer
On voudrait tous décoller, mais prisonniers d’nous-mêmes on s’met à pomper
Constamment à la recherche d’un sens à cette vie
On sent encore souvent l’besoin de s’défouler
C’est c’vide qu’on vit à chaque jour, qui pousse à tirer la bourre
C’vide qui pousse ces pauvres minos en bas des hautes tours d’béton
C’vide qui m’pousse à lever l’ton sur c’beat pour libérer la pression
C’vide qui rend fous ces millions d’Québécois pris en dépression
Comme Sopra j’veux juste être libre, comme la colombe
Partir loin d’c’monde, fonder mon royaume l’plus loin possible
A l’abri d’leurs mirages, d’leurs folies et d’leurs bombes inhumaines
Fonder c’fameux dôme où j’pourrais élever mes mômes sans aucun problème
Dites-moi si j’me trompe, aucun horizon s’offre aux enfants
Y’ont l’choix entre le travail, les études ou encore l’isolement
D’viennent adultes à 15 ans, stressent et vivent un burn-out à 17
À 20 ans, disciples du superficiel, pompent leurs criss d’biceps
Qu’est-ce qui arrive rendu à 30 ans réalisant qu’y’ont rien?
Attends encore 6 ans et j’vais t’dire exactement c’qui en est
Mais j’peux quand même anticiper un d’ces crashs monumental
Faut qu’ça change bordel, avant qu’pleuvent trop d’pierres tombales
C’est dans c’décor qu’chaque jour faut qu’j’me lève et que j’survive
Des fois l’meilleur moment reste le soir quand finalement j’me délivre
D’toute cette misère, d’c’vide qui m’laisse trop d’givre sur les gencives
J’pas l’seul à vivre cette situation d’mande à plein d’autres mc’s
C’est sur les 5 faces d’la Terre qu’le problème semble faire surface
Les gens s’embarquent dans des galères pour éviter c’putain d’obstacle
Veulent vivre sur l’bord d’une falaise pour sentir leur cœur battre
Génération à la r’cherche d’sensations fortes, victimes d’malaises et d’vies plates
Si tu captes tous mes mots et mes maux, lève tes deux bras haut en l’air
Laisse-toi aller comme la colombe et Mc Haddik sur c’t’air
Faut s’délivrer d’ce monde pour vivre d’façon moins sévère
Donc laisse-moi prendre c’mic, c’est seulement quand tout ira mieux qu’j’vais m’taire
Loin d’la situation idéale j’sais qu’il reste long ch’min à faire
Mes frères souffrent, j’serai là tant qu’c’problème n’s’ra réglé à la souche
Prouve-moi qu’tout ira mieux d’main et j’vais r’doubler d’effort
Parce qu’mon optimisme s’essouffle et mon pessimisme m’étouffe
J’suis pas l’seul à perdre espoir, check le gouffre dans l’quel on voit l’jour
Dommage de d’voir réparer l’passé, c’comme si on perdait notre tour
Fuck it, on va s’battre jusqu’à la toute fin
Moi et mon armée d’fantassins on arrêtera jamais de s’battre pour...
Pour toi, moi, lui, eux…
Contre c’foutu vide qui nous entoure
|
||||
6. |
J'voudrais
03:08
|
|||
J’voudrais pouvoir voyager comme Sinbad, percer les mystères d’la mer
Explorer d’lointaines contrées aux quatre coins d’la Terre comme Gulliver
Savoir soul’ver d’immenses foules comme Hitler, mais pour d’bonnes causes, pour d’bonnes guerres
Combattre pour de chères idées avec autant d’conviction qu’Luther
J’voudrais pouvoir être aussi courageux qu’Cyrano lors d’misères
Découvrir quelque mystère d’l’univers comme l’a fait Galilée
Comprendre la vie, savoir la décrire telles les œuvres d’Shakespeare tant prisées
Mener des armées aussi loin qu’Alexandre, mais sans les briser
J’voudrais savoir m’exprimer avec autant d’facilité qu’Maupassant
Pouvoir tenir un langage aussi articulé qu’Baudelaire ou qu’Nelligan
Pouvoir vivre une vie simple comme Akh sans brin d’prétention
Savoir bien élever une famille comme j’l’ai vécu dans ma propre maison
J’voudrais étudier les secrets d’cette vie comme d’philosophes d’l’ancienne Grèce
Aider les faibles d’cette planète comme Teresa jusqu’à c’que ma propre vie cesse
Savoir émouvoir les gens tout comme Monet, Degas ou Da Vinci
Et pouvoir créer d’aussi belles œuvres qu’Chopin, Mozart et Tchaïkovski
Refrain
J’sens qu’ici-bas j’ai tant d’chemin à faire
J’veux vivre, m’sentir exister, j’ai tellement à voir sur cette Terre
J’sens qu’ici-bas j’ai tant d’chemin à faire
J’ai soif d’me sentir exister comme tellement d’mes pairs
J’voudrais pouvoir échapper aux pièges du temps, suivre qu’la Vérité comme Gandhi
Braver la guerre pour d’autres pays comme d’valeureux soldats du Jour J
J’voudrais savoir m’battre sans relâche, tout comme Lévesque pour ma patrie
Avant qu’mon temps n’s’arrête comme Benigni profiter d’cette courte vie
J’voudrais pouvoir r’monter l’temps, mettre l’premier pied sur c’mystique lune
Pouvoir traverser d’larges déserts et m’perdre parmi d’infinies dunes
J’voudrais pousser mes réflexions pour qu’elles influencent comme celles d’Marx
Savoir remettre les idées en question tout comme l’sage philosophe Socrate
J’voudrais faire des percées inouïes dans l’domaine d’la science comme Einstein
Pouvoir maîtriser une caméra, produire des classiques comme Shine
J’voudrais savoir sout’nir mes gens comme une mère être bien présent
Inspirer une civilisation entière tel Homère par son seul talent
J’voudrais renverser d’sales régimes, m’battre au front comme Napoléon
Pour d’bonnes causes tout confronter tel Mandela jusqu’à la sombre prison
J’voudrais comprendre c’qu’une simple vie humaine vaut vraiment tout comme Schindler
Et j’voudrais comme D’Artagnan d’noblesse et grandeur être le missionnaire
Refrain
|
||||
7. |
Pour nous
04:20
|
|||
Refrain
Ils se sont battus pour nous
Check c’qu’y’ont bâti pour nous
Y’ont enfoncé des bastions, affronté des bataillons pour nous
Ils se sont battus pour nous
Check c’qu’y’ont bâti pour nous
Ils se sont battus pour enlever nos bâillons, pour n’pas qu’on vive en haillons
J’parle d’hommes de principes, des gens visionnaires
Des gens fiers qui s’sont battus pour leurs idées
Pour rendre la sérénité à cette Terre d’plus en plus peuplée
Où ses habitants d’puis les temps vivent à l’arraché
J’parle de ces Locke, Hobbes, Rousseau et autres
Qui ont fait couler l’encre pour trouver d’l’idéal, d’fidèles apôtres
Des gens qui savent reconnaître les fautes des systèmes en place
Et peuvent en faire naître des sociétés sans classes ou castes
J’parle de ces gens qui ont défié l’autorité comme Galilée
Face à des Goliath, ont courageusement brandi l’épée
Voulaient faire ressurgir la Vérité à tout prix
En ont parfois payé cher d’leur sang, d’exil ou encore d’mépris
J’pense à ces Socrate bravant la mort pour leur cause
Qui n’s’sont jamais trahis, d’vant les dangers n’ont jamais pris d’pause
Avancent toujours droit, et osent défier l’élite, les coutumes, les lois
Pour n’avoir jamais à rendre des comptes à leur foi
Mais toutes ces luttes acharnées, ces dangers bravés pour quoi?
La société postmoderne, ou individus sont rois
Chacun veut faire valoir ses prétentions, ses caprices, ses lois
Tant d’libertés durement conquises qui aujourd’hui nuisent
C’comme si on n’avait pas eu l’temps d’les apprivoiser
Mal acquises, elles s’révèlent plus dangereuses qu’anticipé
Croiser trop d’libertés avec un manque d’repères c’est risquer la crise
C’pourquoi tant d’gens frisent la folie et s’perdent dans l’oisiveté
Refrain
Nos libertés acquises feraient rêver les gens qui nous ont précédés
Plusieurs hommes en quête d’Vérité à la censure s’sont buttés
D’ceux qui sont décédés en luttant pour qu’des droits nous soient concédés
Combien s’y lanceraient encore, voyant qu’leurs rêves s’sont mutés?
Au fil des ans, les libertés d’viennent droits à la médiocrité
L’individu, telle une forteresse, est rendu inattaquable
Il trace sa route comme bon lui semble, irrité par toute autorité
Faisant fi d’ses responsabilités parce qu’elles l’accablent
Mais qui peut le lui r’procher? Il est maître d’sa personne et
Tant qu’il n’nuit pas à l’autre, tout c’que j’peux faire c’est l’sermonner
Résultat : la majorité s’affaisse et perd d’sa grandeur
Puis, ayant l’contrôle d’l’État, elle enfante qu’des branleurs
L’pire dans tout c’portrait qu’j’dresse, c’est qu’le sachant peu cherchent mieux
Trop paresseux, tous s’satisfont d’leur style de vie mielleux
N’voudraient pas entreprendre d’tâches trop contraignantes
Alors ils s’cachent dans les Appalaches dès qu’une cause noble à eux s’présente
Dis-moi c’pour ces mollusques qu’nos pères s’sont battus?
Pour leur offrir l’luxe d’répondre à tous leurs caprices?
D’puis qu’la démocratie s’use, trop songent à lui donner l’coup d’massue
À force d’entretenir l’vice, c’est nos libertés mêmes qui d’viennent à risque
Si seulement les gens avaient tendance à r’chercher c’qui est noble
Si les gens avaient l’courage et la volonté de s’dresser
Avaient un peu d’fierté pour éviter d’tomber dans une vie ignoble
C’pas en vidant l’vignoble qu’on s’accomplit, mais par une vie probe
Refrain
|
||||
8. |
J'ai vu...
01:36
|
|||
J’ai vu la beauté en Inde, dans le regard perçant des gens
Dans leurs habillements élégants, leurs manières, leurs pieux monuments
J’ai vu la beauté en Asie, dans ses dramatiques paysages
Dans ses plaines dorées infinies, dans ses grandioses montagnes sans âge
J’ai vu la beauté en Europe, dans son patrimoine imposant
Dans ses peintures, ses sculptures, l’architecture d’ses bâtiments
J’ai vu le beau en Amérique, dans sa somptueuse diversité
Dans ses vastes plaines, dans ses larges monts, ses campagnes et modernes cités
J’ai vu la beauté dans les livres, dans les vers des grands poètes ivres
Dans ce fameux jardin de givre, dans les airs d’mes pairs qui s’livrent
J’ai vu le beau dans la musique, dans ses multiples agencements d’gammes
Dans le classique, le rock, le jazz, dans le hiphop, le blues, le slam
J’ai vu le beau au quotidien, dans les actions d’mes frères, d’mes pairs
J’ai vu une mère s’dévouer aux siens, j’ai vu un père s’dédier au Bien
J’ai vu le beau dans notre histoire, dans le courage d’personnes notoires
Dans les combats d’révolutionnaires, cherchant la mort de noires ères
J’ai vu le beau à tant d’occasions, mais que dans sa pluralité
Après tant d’manifestations, j’n’arrive à dire ce qu’est la beauté
|
||||
9. |
||||
Ça fait 26 ans qu’j’côtoie les mêmes rues et les mêmes visages
Au fond d’moi, j’me sens pourtant étranger à c’paysage
Tout m’paraît fade, les façades autant qu’les airs maussades
Une futilité partout plane, d’où ces quelques promenades
En quelques égarements, j’fuis les ennuis d’une société creuse
J’laisse momentanément les clichés lourds, les humeurs orageuses
Les fausses apparences, les discours quasi vides de sens
L’politically correct, les gestes d’politesse et d’bienséance
J’ai sondé la société dans laquelle j’ai vu l’jour
J’ai vite compris qu’tout n’y était qu’artifices et superficialité
Maintenant, après les bons moments j’cours
En espérant dépasser la banalité, c’t’insoutenable légèreté
D’où ces quelques calembours dans lesquels j’investis bonne partie d’ma vie
Faute d’avoir trouvé meilleure voie, c’t’ici que j’me réfugie
Dans mes méditations, j’parcours les temps, les lointaines époques
J’discute avec d’grands philosophes comme Platon et Locke
C’t’ici qu’j’me sens libre, c’t’ici que j’respire
C’t’en côtoyant leurs lignes que j’sens qu’mes fibres vibrent
Vite, dès qu’j’ai une minute, j’m’évade dans leurs livres
J’me livre à leurs réflexions, où mon âme subit la plus douce des résurrections
Refrain
Écoute les rêveries du rimeur solitaire
Du visionnaire qui garde pas toujours les pieds sur terre
Du chasseur d’idées belles qui les chante jusqu’aux dernières lueurs
D’l’ermite au fond d’son cœur, social, mais au différentes mœurs
Voici les rêveries du rimeur solitaire…
Écoute les rêveries du rimeur solitaire…
Partout les gens s’entassent et courent à la conquête d’leur vie
Du matin au soir chassent les billets verts pour construire leur paradis
Consommateurs avertis : piscine, chaise longue, jacuzzi
Rien n’est omis pour satisfaire les caprices du bien nanti
J’ai rien contre un peu d’bon temps, mais quand ça préoccupe tant
On peuple la société non pas d’hommes, mais d’enfants géants
C’est gênant, quand vient l’temps d’discuter on doit mettre les gants
Prendre un air élégant et cracher c’que dirait l’autre devant
Même sur les bancs d’école on apprend à engendrer qu’du vent
On nous bombarde d’faits, sans trancher, poser quelque jugement
On d’vient des têtes creuses, faisant d’ceux qui pensent des brebis galeuses
Une vie ici s’rait odieuse, c’pourquoi j’ai la tête rêveuse
Souvent on m’dit qu’j’ai la mine trop sérieuse, trop pensif
Évasif, j’cherche ailleurs c’que j’aimerais trouver sous mes yeuses
La tête songeuse, j’fuis cette réalité morne, c’monde de borgnes
Mon lieu adoptif sans dogmes m’donne contentements sans bornes
J’m’imagine natif d’cette terre lointaine qu’j’dessine à mon gré
Champs fertiles, prés infinis, quelques ormes et hommes d’qualité
Climat toujours festif, tous captifs d’discussions enflammées
Roses jamais fanées, vallées qu’j’vais dévaler pour flâner
Refrain
J’déambule sur cette piste à la recherche d’trucs stimulants
La société trop superficielle à mon goût m’offre que fruits amers
C’pourquoi j’scrute les lointaines époques et les idées en chantant
Hier ça m’soulait d’croupir ici, mais là j’vis sans trop m’en faire
Au moins j’trouve un lieu qui s’apparente aux Îles des Bienheureux
C’qui fait qu’j’ai la tête plus calme, qu’j’plus en paix malgré c’milieu
Malgré l’décor, j’ai trouvé ma place ici-bas faut croire
J’resterai tranquille tant qu’j’pourrai m’évader sur ces quelques accords
Les rêveries du rimeur solitaire c’est chaque track de c’t’album
Chaque piste, chaque rime, ou encore chaque strophe que j’griffonne
Les égarements du chanteur sans terre-mère, c’qu’une fuite sans forme
Un mouvement du cœur non étouffé que sans retenue j’fredonne
Quelques lignes que j’abandonne au vent, aux bums d’mon quartier
Aux autres songeurs d’mon genre qui n’vivent qu’pour ces pièces argentées
Aux gens qui s’battent pour vivre selon d’bons principes, non s’laisser aller
Comme tant d’gens fourbes qui s’dissimulent derrière d’beaux parlers
Pour moi, c’que j’vois tout autour n’reste qu’un monde froid
Comme Marley j’ai besoin d’chanter pour m’évader
Comme l’Algé, j’suis lassé d’subir les r’gards glacés qu’chaque jour j’côtoie
C’monde n’est pas à moi, mais à tous ces faux princes et faux rois
Refrain
|
||||
10. |
||||
La mélancolie s’est emparée d’mon esprit
Elle plonge ses racines dans ma jeunesse
Pas qu’elle y est née, mais elle s’en alimente, s’en nourrit
Ironiquement ça c’est clair, parce qu’mon enfance a été aux antipodes d’la tristesse
Mais c’est justement c’qui lui a donné sa taille gargantuesque
Plus j’accumulais d’joies auparavant, plus j’ai d’maux aujourd’hui
Plus j’amassais les jours insouciants
Plus ça m’en fait pour les r’gretter rendu à c’fade et triste stade de ma vie
Plus j’consumais mon bonheur, moins il m’en restait pour la suite
Plus j’entassais les bons souvenirs, plus violente ma misère s’est construite
Plus j’croyais en la vie, plus haute s’préparait ma chute
Plus j’me projetais une vie facile, plus rude s’annonçait la lutte
C’t’en cultivant l’insouciance, qu’j’ai tramé c’te mélancolie
Le sommeil est paisible sur c’planète, mais l’réveil brutal
Faut pas qu’j’le nie, jamais j’voudrais revenir à l’enfance
Mais j’y ai laissé mon âme et cet espoir si vital
Aujourd’hui, j’déambule à la recherche d’consolations chimériques
À la recherche d’bons moments, d’cette joie qu’j’ai perdue
À part ma relation idyllique, rien ne m’va plus
J’me sens comme quand j’traîne tard dans les rues, l’estomac gonflé d’alcool
Qu’est-ce que j’peux espérer avec, dans l’gosier, c’te foutu goût d’ras-l’bol?
Qu’est-ce qu’j’vais faire d’cette vie qui, un jour, m’tomba dessus?
C’est cette faiblesse qui aujourd’hui m’tue, qui a privé la vie d’son auréole
Qui fait qu’j’vois des obstacles infranchissables à perte d’vue
J’croyais qu’être honnête, c’tait aussi simple qu’d’apprendre l’alphabet
J’me suis rendu compte qu’si c’tait l’cas, on s’rait tous analphabètes
J’croyais qu’les gens justes poussaient d’partout, qu’ils s’cueillaient comme des pommettes
J’me suis rendu compte qu’c’tait aussi rare d’en voir qu’des comètes
J’croyais qu’devenir une bonne personne, c’tait comme enfiler une chemise
J’ai vite compris qu’c’tait plus comme gagner l’million avec une seule mise
J’pensais qu’trouver d’fidèles part’naires c’tait comme lacer ses souliers
Lassé à force d’chercher j’ai vu qu’c’tait une réalité trop souvent souillée
Refrain 1
C’t’avec ces désillusions gigantesques qu’j’ai été terrassé
Ces horreurs s’sont emparées d’ma forteresse
S’sont accaparées d’mes forces, substituées par trop d’faiblesses
D’où mes détresses (X2)
Mais quand j’scrute les obstacles qui empêchent que j’me r’dresse
J’vois clairement qu’c’est des détresses puériles
Des visions romantiques enfantines, des pensées d’gamin stériles
Faudrait vraiment qu’j’arrive à dépasser c’stade où j’stagne
C’t’à-dire que j’me magne à voir c’monde d’un r’gard mature
Qu’j’arrête d’prendre ses imperfections comme son unique signature
Que j’m’ouvre à la grandeur du tout et que j’focus moins sur ses ratures
C’pas vrai qu’le monde n’est qu’souffrances, défaites et ruptures
La vie est parfois lourde, parfois plus légère qu’la plus délicate plume
Et j’ai c’te manie malsaine d’fixer l’arbre qui cache la forêt
D’apprécier ces soirs où tombent une fine bruine accompagnée d’brume
Plutôt qu’ces aurores éclatantes qu’chaque jour nous promet
J’vois quelques adultes sourire,
M’indiquant qu’c’est la porte d’l’âge mûr que j’viens tout juste d’découvrir
Cesser d’s’apitoyer sur son sort s’rait l’entrouvrir
Souffrir fait partie d’la vie et l’assumer s’rait devenir homme
S’rait quitter l’enfance, grandir, en somme
La mélancolie n’s’rait qu’passage.
Ceux qui s’y collent manqueraient tout l’paysage c’qui s’cache derrière
J’fais qu’entrevoir c’qui s’y trouve, mais j’dirais qu’ça promet
Genre d’sublimes clairières cachées au-d’là d’sombres sommets
Refrain 2
Ces désillusions gigantesques semblent maintenant dépassées
Ces horreurs paraissent enfin quitter ma forteresse
Peu à peu j’rassemble mes forces, j’arrive à pallier mes faiblesses
Pour mettre, une fois pour toutes, fin à ces détresses (X2)
D’la mélancolie à la joie d’vivre, v’la l’thème d’ce sonnet
La mélancolie c’tait emparée d’mon esprit, mais voilà qu’j’m’en r’mets
J’respire, j’me sens déjà plus léger, ça promet
J’me sens libre, après toutes ces années peu à peu j’renais (X2)
|
||||
11. |
One life
03:54
|
|||
Once again I take the mic feeling sorrow
Desperately seeking for better times and a better tomorrow
Looking intensively to escape this shit life of slavery
Money, reputation, pride : bullshit to my mind
People walk by me everyday they ain’t real they’re zombies
No one pays attention, all go in their own direction
That’s why everybody’s left to their hardcore miseries
And why you can hear cry at night all the cemeteries
So with time runnin’ out understand why we,
North Corp mc’s, invest our soul in hiphop
Why we cry our heart out, why we unite and fight together,
We just cannot so easily give up
This said, I must warn you the days aren’t brighter
The nights shinier
The world keeps turnin’ no matter what goes on
No matter what you do there’ll always be sunsets and dawn
No matter what eventually someday you’ll be gone
That’s why you gotta stay strong boy
That’s why you gotta do what you’re all suppose to do
Before it’s too late
Before everything comes to an end
Cause that’s everybody’s fate
Cause for no one the rules bend
Good times on earth we must spend
Refrain
We’ve got one life, one time
One opportunity, only one chance,
One moment, one occasion, one dance,
We’ve got one shot, one episode
One turn, only one existence
We got one life to live
One time out here
Only one so enjoy it before you leave
See how great the world is, just breathe
When you feel like giving everything up seek a breeze
So many things to explore out here
And backed by brothers it ain’t that bad
Hear me good, this planet is full of mysteries
Miseries, obviously, and also obstacles and many difficulties
But if you’re strong you’ll get past all kinds of traps and puzzles
And discover where true happiness lies in this fucked up world
When everything seems to go wrong, just stay strong
Cause after the rain, the sun comes out to dry up your pain
It’s worth trying, tell me what got you to lose?
What kind of life do you wanna live, it’s up to you to choose
I’ve made my decision, and no one will interfere
It’s my life and I won’t waste it, no crystal clear
Refrain
|
||||
12. |
||||
Voici l’parcours bref d’une vie vouée à l’égarement
D’une âme qui trace son ch’min en réagissant à c’qui s’trouve sur son parcours
La vie d’un penseur d’venu au fil des rebondissements troubadour,
D’une vie qui à peine entamée a déjà fait long séjour
Voici une autre de ces méditations sur la Vie
Mon avis est ici simple, mon expérience ne m’est propre
J’rapporte l’expérience d’plusieurs âmes que les réflexions emportent
D’passage sur cet air, voici c’qu’le moment m’inspire en quelque vers :
Un jour j’me réveille sur c’Terre, sans destin précis
Une certaine nature en moi au fil du temps, des ans, s’épanouit
Tranquillement une éducation s’y greffe, l’enrichit
Et m’voilà adolescent fier s’croyant au sommet d’la hiérarchie
Mais vient c’jour, où un taon v’nu d’Grèce fait d’moi sa proie
Son avènement perturbateur fait qu’sur une vie paisible j’trace une croix
Rien ne sert de s’débattre, de s’secouer, il s’est emparé d’mon être
Voilà l’début, l’commencement, comment j’ai pu naître…
Refrain
Du sommeil… à la curiosité…
Puis d’la curiosité à la contemplation…
Voilà mon parcours… C’est là mon parcours…
C’est p’t’être ton parcours… Le parcours du troubadour
C’t’à partir de c’réveil brutal, qu’j’ai commencé à chercher
Sans savoir comment y accéder, j’sentais qu’tout un vaste monde m’était caché
Les opinions, les choses tout autour, m’apparaissaient suspectes
C’t’avec plus de recul, qu’j’sentais qu’il fallait que j’les inspecte
Prenant pour guide les sages des plus lointaines époques j’traversais
D’l’autre côté d’l’image, c’est l’monde du sens, qu’peu à peu j’perçais
C’est la grandeur d’l’univers qui d’vant mes yeux défilait
Transporté par mes découvertes, c’est toute question que j’défiais
J’voulais tout comprendre, tout savoir, avec acuité tout voir,
Tout peser selon ma raison, avec certitude tout asseoir
À croire les penseurs qu’j’côtoyais, tout pouvait être sorti du noir
C’t’à la fontaine du savoir qu’j’cherchais à tout prix d’boire
Mais la curiosité a ses limites…
La raison s’perd dans mille articulations trop subtiles, même la plus émérite
Pris entre deux infinis, comme Pascal l’a si bien dit
L’être humain n’peut atteindre l’immense ou l’infiniment petit
Refrain
Parv’nu à un tel cul-d’sac, j’d’vais choisir entre deux alternatives
Soit qu’j’refusais d’avancer, prétextant n’pouvoir voir la rive
Soit que j’changeais c’te manière d’faire, qu’à Descartes, j’avais samplée
L’important c’pas d’vivre pour comprendre, mais d’vivre pour contempler
J’l’ai découvert en croisant 24 étés 24 hivers
Une curiosité hypertrophiée n’mène qu’à d’frustrations amères
Au lieu d’chercher à connaître pour toute interrogation satisfaire
J’ai décidé d’errer, pour goûter la splendeur du mystère
C’est donc ce qui m’porte ici, à pianoter ces quelques notes
Aujourd’hui j’vis, j’rhyme, et j’recherche parce que j’y discerne d’quoi d’noble
J’crée simplement pour créer, j’cherche à savoir simpl’ment pour connaître
Bref, j’s’plus chercheur d’Vérités, mais traqueur d’la Beauté d’l’être
Au fil des jours j’ai évolué : d’songeur j’suis d’v’nu troubadour
Pas qu’j’ai r’nié la quête du savoir, j’l’inclus dans un plus large pourtour
Partagé par toute l’humanité, j’ai c’goût d’bien vivre mon séjour
Donc j’cherche non seul’ment la sagesse, mais aussi c’qui s’trouve tout autour
La vie s’déploie en divers branch’ments, j’veux vivre ses multiples facettes
J’veux vivre l’amour, l’amitié, parcourir les r’coins d’cette planète
J’veux connaître la joie d’être père, d’payer sa dette envers sa patrie
J’veux contempler la grandeur d’la vie, en en prenant plein’ment partie
Refrain
|
||||
13. |
Souvenirs
03:29
|
|||
L’hiver peu à peu s’installe
Ses nappes blanches recouvrent tout l’paysage
Laissant derrière l’automne qui paraît déjà lointain
Ses teintes éclatantes pâlissent d’vant c’tableau fraîchement peint
Entraînant avec lui les jours et leurs images
Les souvenirs s’effacent au rythme où défilent et s’tournent les pages
L’été encore plus r’culé semble d’jà effacé
Ses moments n’sont plus qu’d’faibles événements passés
La plupart de ses instants avec l’temps périssent
Au fil des événements, les temps anciens s’obscurcissent
Mais heureusement certains moments résistent
Tandis qu’la plupart s’assombrissent, les plus précieux persistent
Déjà sous la neige, certains événements d’hier s’évanouissent
Mais d’autres plus éloignés sont gardés fidèlement en moi
Des scènes croisées dix fois c’jour ont d’jà fui mes souvenirs
Alors qu’à d’autres le temps n’a rien pu faire souffrir…
Alors qu’à d’autres le temps n’a rien pu faire souffrir…
Uniques rescapés d’moments évanouis, d’instants éteints…
Rares silhouettes du passé, seuls vestiges des temps anciens…
Refrain
Laisse-moi rêvasser, repasser ces figures amassées
Ressasser, ces bons moments entassés
Laisse-moi les r’tracer, ces histoires du passé
Ces bagages condensés, qu’rien n’pourrait d’mes pensées chasser.
Les dessins sur papier, les voisins du quartier,
Les étés à camper, les hivers en parenté,
Tous ces défis lancés, les traits d’craie sur l’pavé,
Les blocs legos et tous ces jeux d’société à satiété
Les parties d’ballon-panier, les soirées à flâner
La radio assiégée, par plein d’rappeurs affamés
Les tout premiers baisers et premières discussions enflammées
Les sorties avec les re/fré, nos premiers Cds gravés
Les rencontres fortunées, qui vont toute une vie changer,
Les voyages à l’étranger, à d’autres coutumes s’initier
Le cordon enfin coupé, la nouvelle vie partagée,
Et tous ces moments perdus passés, à échanger…
Voilà quelques-uns des fragments d’mon passé imagé…
Uniques rescapés d’moments évanouis, d’instants éteints…
Rares silhouettes du passé, seuls vestiges des temps anciens…
Refrain
|
||||
14. |
Épilogue : Retour d'exil
06:52
|
|||
C’t’ici qu’s’achèvent les Rêveries, c’t’ici qu’commence la vraie vie
Après tout c’temps dans les nuages à contempler l’idéal
J’dois opérer un virage, rev’nir sur Terre, m’mesurer au mal
J’dois accepter les misères, les galères, et l’mystère
J’dois affronter les tristes airs, les malheurs, les hivers
Réparer mes erreurs, galérer pour atteindre le bonheur
Accepter c’qu’la vie m’offre, m’bouger pour cueillir ses plus beaux fruits
Éviter d’être amorphe, profiter tant des jours qu’des nuits
C’t’ici qu’s’achèvent les Rêveries, c’t’ici qu’commence la vraie vie
Après c’paquet d’rimes, d’complaintes et d’pensées des plus intimes
Voilà qu’j’suis prêt à r’venir sur Terre, braver ses souffrances
J’veux tenter ma chance, maint’nant qu’j’me suis purgé, j’me lance
Rien à faire des défaites, des obstacles et des mauvais coups d’fortune
J’descends d’mon lieu d’exil, j’quitte la lune, sans trop d’amertume
Une enclume aux pieds, j’r’viens affronter l’mal, qui nous consume
J’r’descends l’cœur plus léger dans c’brume, parce qu’notre sort j’l’assume
C’t’ici qu’s’achèvent les Rêveries, maintenant qu’j’ai compris
C’t’ici qu’commence la vraie vie, maintenant qu’j’en vois l’prix
C’est vrai qu’j’dois m’lancer dans c’t’univers où règne un incroyable chaos
Où l’homme peut être salaud ou ble/no, héro ou fléau
Mais c’t’avec tous ces défauts qu’c’monde peut renfermer tant d’richesses
Sans la possibilité d’défaite, la victoire n’relèverait pu d’prouesses
Sans la possibilité d’échec, le succès n’aurait pu tant d’attrait, bref,
L’imperfection est moins funeste qu’les poètes généralement l’attestent
C’t’ici qu’s’achèvent les Rêveries, c’t’ici qu’commence la vraie vie
J’m’éloigne progressivement d’mes lubies
Pour embrasser l’imperfection d’c’mystérieux monde que jusqu’à maintenant j’ai subie
C’t’ici qu’enfin, prennent fin, du Rimeur solitaire les Rêveries
C’t’ici qu’s’achèvent les Rêveries, c’t’ici qu’commence la vraie vie
J’m’éloigne progressivement d’mes lubies
Pour embrasser l’imperfection d’c’mystérieux monde qu’jusqu’à maintenant j’ai subie
C’t’ici qu’enfin prennent fin du Rimeur solitaire les Rêveries
Aucune idée de c’qu’la vie m’réserve
Mais j’suis prêt à affronter les intempéries qui souvent rendent c’monde terne
Conscient que j’devrai vivre déceptions, souffrances et défaites
Puisqu’c’est l’prix à payer pour r’tirer à d’autres occasions satisfaction j’l’accepte
J’sais qu’j’devrai vivre la mort d’êtres qui m’sont chers
J’sais qu’j’devrai subir les vices et défauts d’mes plus proches pairs
J’sais qu’j’devrai souffrir des maux qui accablent les pays du tiers
J’sais qu’j’devrai endurer les injustices dont sont cibles mes frères
J’sais qu’j’devrai peiner pour dépasser les chaînes qui m’gênent
J’sais qu’j’devrai encaisser les coups du sort qui parfois dans la boue m’traîne
J’sais qu’j’devrai endurer les ravages qu’les acteurs économiques entraînent
J’sais qu’j’devrai avaler d’tristes décisions qui s’font sur la politique scène
Mais c’t’en endurant ces maux et tant d’autres qu’j’pourrai vivre tout l’reste
J’trouverai l’courage en passant au travers d’obstacles sans r’tourner ma veste
J’trouverai la sagesse non pas dans les livres mais à force d’épreuves et d’tests
J’trouverai l’content’ment seulement après avoir bravé c’t’orage si souvent funeste
J’pourrai goûter l’amour qu’en faisant face à la haine
J’pourrai apprécier la beauté qu’en fuyant l’obscène
J’pourrai vivre le bonheur qu’en affrontant l’malheur
J’pourrai goûter la vie qu’en bravant la mort, sa sœur
|
Streaming and Download help
If you like Mc Haddik, you may also like:
Bandcamp Daily your guide to the world of Bandcamp